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Partir pour un voyage au long cours semble parfois hors de portée. Avec des enfants et un chien, ça semble encore plus complexe ; et ça l’est, sans aucun doute.
Toutefois, c’est possible! Depuis le 1er juillet, je suis partie sur les routes de l’Amérique, avec mon amoureux, mes quatre filles et notre chienne, Luna. Voici le récit de mon périple jusqu'à présent.
Aussi loin que me portent mes souvenirs, j’ai toujours aimé voyager et, après près de 10 ans de rêve, d’apprentissage et de planification, je suis partie un an en voilier avec ma famille. Lorsqu’on part pour un tel périple et qu’on tombe en amour avec ce style de vie, il peut parfois être difficile de revenir...
Les voyageurs rencontrés sur le chemin du retour nous disaient alors : la question n’est pas de savoir si l’on repart, mais plutôt quand est-ce que l’on repart. Cependant, avec des enfants qui grandissent et qui deviennent des adolescentes, j’ai pensé, à notre retour en 2017, que ça serait impossible de repartir, à tout le moins, en famille.
Je me trompais.
Alors, après de nombreuses discussions, on a remis une date sur le calendrier : juillet 2022.
On hésitait alors entre repartir en voilier ou modifier un autobus afin de voyager, cette fois-ci, sur la terre ferme. Notre ainée nous avait mis une condition, afin qu’elle reparte avec nous pour une longue période : elle devait avoir son espace à elle seule, aussi minuscule devait-il être. La pandémie a fait en sorte que les visites de voilier étaient ardues et modifier un autobus devenait davantage réalisable.
Un autobus scolaire a été acheté, et on a amorcé le très long processus de transformation. La pandémie et le confinement ont aidé, toutes nos fins de semaine étaient consacrées aux travaux et nos filles ne pouvaient pas faire autre chose que de participer au projet.
Enfin, le 1er juillet 2022, on a quitté notre maison, même si la conversion de l’autobus n’était pas terminée comme on l’aurait souhaité. L’important, c’était surtout que tout soit fonctionnel, et que nos filles, comme demandé, aient chacune leur petit espace, même s’il est effectivement minuscule!
On a d’abord traversé le Canada, en s’arrêtant plus longuement dans les Rocheuses afin de faire de nombreuses randonnées. D’autant plus que, dans les différents parcs nationaux du Canada, les chiens peuvent nous suivre sur la majorité des sentiers. Ç’a été un véritable bonheur de pouvoir marcher avec notre chienne jour après jour dans des décors tous plus beaux les uns que les autres.
Notre périple s’est ensuite poursuivi sur la côte Ouest des États-Unis en sillonnant les très belles plages de l’Oregon. Même si les températures sont presque toujours fraiches et l’eau plutôt glaciale, il s’agit tout de même du paradis du surf (avec une combinaison isothermique, bien sûr!) et le paradis des chiens!
Ceux-ci peuvent courir en liberté sur toutes les plages, contrairement à celles du Canada où il y a de nombreuses restrictions. Bref, la vie est facile dans cet État qui longe le Pacifique!
En poursuivant en Californie, on s’est ensuite arrêtés dans la magnifique ville de San Francisco. On peut y dormir gratuitement au pied du Golden Gate et on y trouve de grands stationnements, sans frais, pour partir à la découverte de la ville. On ne pensait pas qu’une ville puisse être si facile d’accès, même avec un gros autobus!
Après cet arrêt, on a pris la direction des différents parcs nationaux : Yosemite, Death Valley, Zion, Bryce et Grand Canyon. Du côté des États-Unis, les chiens sont interdits sur la plupart des sentiers, dans la majorité des parcs nationaux.
Notre chienne était donc obligée de nous attendre durant quelques heures pendant nos randonnées. On repartait ensuite marcher avec elle, sur le sentier qui accepte les amis à quatre pattes! Habituellement, il n’y en a qu’un seul par parc. Un arrêt au Lac Powell en Utah nous a permis, enfin, de laisser Luna courir en toute liberté!
Notre prochaine destination sera le Mexique. Les prochains mois seront consacrés à la découverte de ce pays.
Quelle idée de partir un an avec des enfants en âge scolaire?! Eh, oui! Surtout, lorsqu’ils sont au secondaire ou au cégep. Le plus simple est incontestablement de partir six mois (ou moins), en les laissant commencer leur année scolaire, ce qui permet alors d’avoir tous les cahiers nécessaires et un contact avec les enseignants.
Cependant, pour notre part, on avait envie de repartir un an. J’ai donc fait mes recherches, analysé et choisi tout le matériel scolaire nécessaire, dont tous les cahiers pédagogiques. Les différentes écoles ont été prévenues un an à l’avance, en espérant que nos filles puissent réintégrer leur programme respectif à leur retour.
Lorsqu’on quitte le Québec, on n’est, dorénavant, plus soumis à la Loi sur l’instruction publique, qui oblige les enfants à être scolarisés. Plus aucun support n’est apporté, et aucun suivi n’est effectué au retour. La responsabilité incombe totalement aux parents, ce qui est un peu normal, mais un peu déroutant. Il faut être capable de vivre avec de nombreuses incertitudes et, j’avoue que par moment, c’est plutôt stressant. Mais, cela fait également partie de l’aventure, sinon, on ne partirait pas si longtemps avec nos enfants!
Voyager durant une longue période nécessite une somme considérable d’argent. Alors, comment fait-on? Car, on est loin d’être riche! Mais, on a la richesse d’être nés au bon endroit sur la planète, qui nous offre de nombreuses possibilités.
Par le biais de son emploi, mon conjoint a accès à un plan salarial de traitement différé. Il est donc payé à 75 % de son salaire pendant trois ans et la quatrième année, il est en congé; cependant il continue à recevoir une paye. Pour ma part, je peux travailler de n’importe quel endroit! Par contre, en voyage avec quatre enfants et avec un réseau internet pas toujours fiable, il ne faut pas se fier à cette source de revenu. On a donc appris, depuis que l’on travaille, à économiser et à s’acheter seulement ce dont on a vraiment besoin...
Il n’y a pas de secrets, si ce n’est qu’en voyageant longtemps et lentement, le coût de la vie est moindre. Il ne faut pas se presser et respecter notre budget. Nos filles ont appris, très jeunes, qu’on a la chance de voyager, mais qu’on ne peut pas passer notre temps dans les restaurants et acheter tout ce qui peut nous faire envie. Il suffit de faire des choix et de cibler ce que l’on souhaite vivre réellement.
La vie en autobus, à six, avec un chien, ne ressemble pas toujours à ce que l’on voit sur les images Instagram.
Les discussions corsées que l’on peut avoir à la maison se produisent aussi en voyage. Nos adolescentes demeurent des adolescentes, on demeure un couple... Et, dans un espace restreint, les frictions peuvent surgir à tout moment. Du poil de chien, il y en a partout et on ne fournit pas toujours à le ramasser!
Toutefois, chaque jour nous réserve son lot de surprises et de merveilles!
C’est extraordinaire de découvrir de nouveaux paysages, de pouvoir se réveiller dans un endroit différent tous les jours, même si ce n’est pas tous les jours qu’on dort dans un endroit extraordinaire!
C’est une chance immense de pouvoir partager le quotidien de mon amoureux et de mes filles. On se connait véritablement lorsqu’on passe autant de temps ensemble et on apprend à respecter les limites de chacun.
En ce qui concerne notre chienne Luna, même si elle nous complique un peu la vie par moment, elle apporte tellement de bonheur à notre quotidien qu’on accepte volontiers de faire certains choix en fonction d’elle!
À travers tout ça, on apprend surtout que la vie peut se vivre de toutes sortes de manières! On poursuit donc notre route, avec les aléas du quotidien, pour découvrir, encore et encore, les merveilles de notre si belle planète!
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