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Les fameux glucides (ou carbs) suscitent la controverse dans le monde de la nutrition et du fitness en général. Certains clament qu’on devrait les limiter, voire les éliminer, car ils causent l’obésité et le diabète (rappelons-nous des diètes Atkins et keto ainsi que la fameuse guerre aux 3P : pain, pâtes et patates). D’autres affirment que les glucides doivent plutôt constituer la majorité de l’alimentation et qu’ils sont une bonne source d’énergie.
Dur de savoir où se placer dans un discours aussi polarisant, surtout quand plusieurs mettent tous les glucides dans le même panier.
Alors, devrait-on avoir peur des glucides? Comme toujours, il y a évidemment place à la nuance. Voici un guide pour démystifier les glucides : les différents types de glucides, leurs rôles, les apports recommandés, les glucides à privilégier et une note sur les régimes pauvres en glucides.
Les glucides sont l’un des trois macronutriments qui composent l’alimentation (les autres étant les protéines et les lipides). Ils se retrouvent dans une abondance d’aliments nourrissants… ou pas! Les sources de glucides incluent les pommes, le quinoa et les lentilles, mais aussi le pain blanc, les biscuits et la slush.
Le rôle principal des glucides, c’est de nous énergiser.
Les glucides font augmenter la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, ce qui donne de l’énergie à toutes les cellules du corps sous forme de glucose. Cette énergie permet de soutenir un effort physique ainsi que la fonction cognitive. Le cerveau, en particulier, carbure au glucose.
En outre, les glucides incluent les fibres, qui ont une foule de fonctions importantes. Elles sont notamment bonnes pour le cœur, la digestion et la satiété.
Tous les glucides ne s’équivalent pas! Ils se divisent en 3 grandes catégories : les glucides simples, les glucides complexes et les fibres. Les différents types de glucides ont des caractéristiques qui leurs sont propres.
Le sucre, c'est des glucides simples, qui délivrent une dose d'énergie express au corps. Ils sont rapidement digérés et absorbés par l'organisme, ce qui provoque une élévation plus drastique du taux de sucre dans le sang. Ils incluent le glucose (dextrose), le fructose, le lactose et le sucrose.
L’avantage des glucides simples est qu’ils permettent de s’énergiser en un clin d'œil avant ou pendant un effort physique intense. Cependant, leur effet « montagne russes » sur la glycémie peut entraîner certains effets indésirables tels que des coups de fatigue et des cravings. Cependant, si les sucres sont consommés avec des fibres, des protéines et des lipides, cet effet sur la glycémie est atténué.
Les glucides simples (sucres) sont naturellement présents dans :
Les sucres ajoutés sont également considérés comme des glucides simples. Ils se retrouvent dans une panoplie d’aliments – souvent hautement transformés et vides de nutrition – tels que :
De leur côté, les glucides complexes (parfois appelés amidon) ne donnent pas un goût sucré aux aliments. L’organisme les décompose plus lentement, permettant un apport d’énergie durable au corps. Ils sont présents dans les végétaux, incluant les féculents, tels que :
Les fibres alimentaires font partie des glucides, mais elles n’apportent pas d’énergie au corps puisqu’elles ne sont pas absorbées. Cependant, leurs bienfaits sont nombreux. Elles :
On retrouve des fibres alimentaires dans :
Les recommandations gouvernementales du Canada suggèrent que les glucides devraient constituer entre 45 % et 60 % de nos calories quotidiennes. Pour quelqu’un qui mange 2 000 calories par jour, cela équivaut à 300 grammes de glucides, incluant les fibres (25 g de fibres par jour pour les femmes, 38 g par jour pour les hommes). On peut dire qu’un repas moyen devrait compter entre 45 et 75 grammes de glucides totaux.
À titre de référence, voici la teneur en glucides de quelques aliments usuels :
Aliment | Teneur en glucides totaux | Teneur en fibres | Teneur en sucres |
1 muffin commercial aux fruits | 54 g | 2.9 g | 22 g |
1 tasse de spaghetti cuit | 42 g | 2.5 g | 1 g |
¾ de tasse de lentilles roses | 32 g | 6 g | 3 g |
1 tasse de boisson gazeuse cola | 28 g | 0 g | 24 g |
2 cuillères à soupe de tartinade choco-noisettes | 23 g | 2 g | 21 g |
½ tasse de maïs sucré en grains | 22 g | 2.3 g | 4 g |
1 pomme moyenne (avec la pelure) | 19 g | 2.6 g | 14 g |
1 tranche de pain blanc commercial | 18 g | 0.8 g | 2 g |
½ tasse de pois verts | 12 g | 3.7 g | 4 g |
¼ de tasse de noix de cajou | 11 g | 2 g | 1 g |
Pour comparer, les régimes de type cétogène proposent une limite de 20 à 30 grammes de glucides nets par jour (on vous explique les glucides totaux versus les glucides nets un peu plus bas).
Pas envie de vous casser la tête à compter les grammes de glucides et les calories? Bonne nouvelle : nul besoin de se perdre dans les calculs! Le dernier Guide alimentaire canadien simplifie la tâche avec des fractions : les grains entiers (qui sont des glucides complexes), devraient composer le quart de notre assiette. L’autre quart est occupé par les protéines, alors que les légumes et fruits forment la moitié restante.
Maintenant qu’on comprend ce que ça mange en hiver, des glucides, la question se pose : quel genre de glucides devrait-on mettre dans notre assiette?
Clarifions quelque chose avant d’attaquer le sujet. Quand on classifie quelque chose comme bon ou mauvais, on encourage un discours catégorique et culpabilisant. On n’a pas automatiquement une « mauvaise » diète parce qu’on mange de « mauvais » glucides ici et là! Disons simplement que certaines sources de glucides sont beaucoup plus nutritives que d’autres et sont donc à privilégier au quotidien.
Cependant, la santé, c’est un tout. C’est correct de se permettre, en modération, des aliments qui sont moins bons pour la santé physique, mais bénéfiques pour la santé mentale! Tout comme une salade seule n’entraîne pas la perte de poids, ce n’est pas une pointe de pizza (ou de gâteau!) qui ruine systématiquement une alimentation saine. L’équilibre est de mise et il faut bien se garder une place pour le plaisir.
Ceci étant dit, les glucides à préférer sont ceux qui sont le moins transformés possible. Ils proviennent d’aliments qui apportent aussi des vitamines, des minéraux, des antioxydants et des fibres : les fruits, les légumes, les légumineuses, les grains entiers… Bref, ce qu’on reconnaît déjà comme étant bon pour la santé.
PS : oui, les sucres d'origine « naturelle » (miel, sirop d'érable, etc.) apportent quelques nutriments, mais il faut tout de même les consommer avec parcimonie.
Les glucides à limiter englobent les aliments transformés, les grains raffinés ainsi que les sucres ajoutés.
Les glucides à limiter englobent les aliments transformés, les grains raffinés ainsi que les sucres ajoutés. Cela inclut les viennoiseries, les sucreries, les boissons sucrées, les croustilles, etc. On considère de tels produits comme des « calories vides » puisqu’ils n’apportent pas ou peu de nutriments, mais beaucoup de calories, de gras, de sucre et/ou d’additifs. De toute façon, personne ne prétend qu’un sac de jujubes constitue une collation santé.
De plus, l’absence de fibres et de protéines dans ces glucides transformés fait en sorte qu’ils causent la glycémie à faire du yo-yo, et ÇA, ça augmente les risques de diabète et d’obésité. C’est pourquoi il est recommandé de choisir des glucides plus nutritifs et de les combiner à une source de fibres et de protéines pour minimiser cet effet. Par exemple, un plat de pâtes – de blé entier, idéalement ;) – se doit d’être balancé avec des protéines et une bonne dose de légumes.
Le terme « glucides nets » a été popularisé avec la montée des régimes faibles en glucides. C’est simplement un calcul pour compter la quantité de glucides qui seront métabolisés par l’organisme, en prenant en compte la teneur en fibres et en polyalcools d’un aliment.
On pourrait dire que les fibres ne font que « passer » dans le corps. Contrairement à l’amidon et aux sucres, elles ne fournissent pas d’énergie et n’impactent pas la glycémie (mais elles ont tout de même une tonne de bienfaits!).
On déduit aussi les polyalcools, comme l’érythritol, qui sont les édulcorants ou « faux sucres ».
Le calcul en question : glucides totaux - fibres - polyalcools = glucides nets.
Par exemple, pour 1 tasse de pois chiches qui compte 35 g de glucides et 10 g de fibres, on peut compter 25 g de glucides nets absorbés par l’organisme.
Habituellement, oui, mais il y a un mais : on peut voir le chiffre sur la balance diminuer, mais pas nécessairement perdre du gras. Le poids perdu est en fait une perte d’eau et non de graisse, car nos réserves corporelles de glycogène contiennent de l’eau. Quand le corps ne reçoit plus de glucides via la nourriture, il ira les puiser dans ses réserves et ainsi les vider d’eau. Alors, quand on recommence à consommer des glucides, ces cellules retournent à leur état normal et on reprend le poids perdu en eau.
Fait intéressant : les glucides semblent jouer un rôle dans l’humeur et la santé mentale. Une étude auprès de 106 personnes en surpoids a divisé les participants en deux groupes suivant des régimes hypocaloriques : l’un étant faible en glucides, l’autre étant faible en gras. Le groupe ayant suivi une alimentation low-carb a présenté plus de symptômes d’anxiété, de dépression et de colère, mais a perdu la même quantité de poids que l’autre groupe.
Il demeure que certaines circonstances individuelles peuvent bénéficier d’un apport en glucides minime, mais on parle ici de santé générale (c'est-à-dire d'une diminution de symptômes) et non de régime amaigrissant. Cela peut être le cas chez les gens atteints :
Et, il faut l'avouer, une réduction des glucides peut avoir un impact positif chez les personnes qui consomment beaucoup des glucides raffinés en les incitant à opter pour une alimentation plus nutritive. Si on troque une boisson gazeuse pour une eau minérale, des frites pour des légumes ou des céréales sucrées pour des oeufs, c’est certain qu’on avance dans la bonne direction pour mieux s’alimenter. Cependant, une meilleure compréhension de la nourriture peut passer par d’autres chemins bien moins restrictifs!
En gros, une alimentation hypoglucidique n’est pas nécessairement un choix durable dans le cadre d’une perte de poids, surtout en l’absence de conditions de santé majeures.
De même, n’oublions pas à quel point la privation de glucides peut être limitante : pas de féculents, pas de légumineuses, seulement certains fruits et légumes… Ça demande de la rigueur - et ça peut compliquer les choses à une épluchette de blé d’Inde, un party pizza ou un brunch de pain doré!
Pour une approche moins draconienne, on peut commencer par appliquer les principes de base d'une alimentation saine, sans entièrement couper toute une catégorie d'aliments (genre, les glucides).
Les glucides sont parfois quasiment démonisés dans l'espace médiatique, flanqués au banc des accusés et déclarés coupables de causer bien des maux : embonpoint, diabète, dépression, etc.
Le vrai problème réside dans l’excès de glucides, en particulier en sucres ajoutés, au détriment d’autres éléments essentiels à une alimentation saine. Quand les réserves corporelles de glycogène sont saturées, le trop-plein de glucides est stocké sous forme de gras. Trop de glucides, trop de calories, pas assez de nutriments, pas d'activité physique = gain de poids.
Les glucides provenant d’aliments non transformés et consommés dans le cadre d’une alimentation balancée sont du carburant pour le corps et le cerveau. Tout simplement. À eux seuls, ils ne font pas engraisser et ne posent aucune menace à la santé. Sans oublier que les fibres, qui sont des glucides non-digérés, apportent une foule de bénéfices dont il ne faudrait surtout pas se priver inutilement.
Toutefois, certains individus peuvent choisir de diminuer leur apport en glucides pour diverses raisons, et cela n’est pas nécessairement une mauvaise chose. La génétique, les conditions de santé, le niveau d’activité, le sexe et même le cycle menstruel ne sont que quelques facteurs qui ont une influence sur les besoins nutritionnels.
Rappelons-nous que tout le monde est différent et qu’il n’existe pas UNE diète optimale universelle. Ben oui, la réponse n’est pas noire ou blanche! Certains ne jurent que par la diète cétogène (keto), où le gras est à l’honneur et les glucides sont pratiquement éliminés. D’autres se sentent au top avec une alimentation végétalienne riche en légumineuses, en grains entiers et en fruits.
Une alimentation hypoglucidique n’est pas nécessairement un choix durable dans le cadre d’une perte de poids.
Sans grande surprise, les conseils pour être en bonne santé demeurent les mêmes qu’à l’habitude :
Comme toujours, consultez toujours votre professionnel.le de la santé avant d’entreprendre un changement alimentaire drastique, en particulier si vous avez une condition de santé préexistante ou si vous prenez de la médication sur une base régulière.
Bon appétit!
Sources : Santé Canada / Diabète Québec / Passeport Santé / Harvard Nutrition / Healthline
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